« Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Is 43,4)

« TU AS DU PRIX A MES YEUX ET JE T’AIME » (Is 43, 4)

L’Evangile de ce dimanche est souvent présenté de façon trop abrupte : l’Evangile « de la femme adultère ».

Lorsque que l’on se focalise ainsi, la Bonne Nouvelle qu’est l’Evangile se voit d’emblée réduite à une considération morale, vraie sans doute, mais seconde par rapport à l’essentiel de la rencontre avec Jésus et de son attitude libérante vis-à-vis de chacun de nous.

Jésus nous libère de nos entraves morales, certes, mais Il réalise beaucoup mieux et beaucoup plus profond. Le meilleur de la Tradition chrétienne – spontanément, je pense à l’enseignement des trois derniers papes, dont l’actuel – insiste sur l’expérience de la rencontre avec Jésus. Elle constitue une expérience spirituelle mais pas n’importe laquelle. « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Is 43, 4) : l’Ecriture nous présente ainsi l’expérience salvatrice en Jésus ; en d’autres termes, l’entrée de la divine agapè dans un cœur d’homme, ou de femme, libre de l’accueillir. Tel est le bouleversement décrit dans l’Evangile à travers chacune des rencontres de Jésus : Zachée, Samaritaine, etc. Le cœur alors se retourne confondu par l’excès d’amour (Ep 2, 4) du jeune rabbi.

Mettons l’Evangile « à niveau » de sa proposition plénière faite à l’homme de bonne volonté ! La rectitude d’un comportement moral ne puise sa source que dans l’amour qui transforme le sens d’une vie.

Père Laurent Lemoine