Savoir se repentir pour aller humblement travailler à la vigne du Seigneur

Alors que nous célébrons la création à l’occasion de la messe de ce dimanche, le Pape François, depuis Marseille, vient de redonner de l’espérance aux jeunes Européens, rappeler la vocation de la Méditerranée comme « laboratoire de civilisation et de paix » et qualifier les régions qui la bordent de « mosaïque de civilisation et d’espérance ».
C’est un appel à travailler activement à la vigne du Seigneur, un grand chantier où les travailleurs de la première heure comme de la dernière heure sont conviés. Que personne ne soit laissé pour compte et que tous travaillent pour la paix, la solidarité, l’accueil, l’intégration ! Cet appel à construire « sur la fraternité, en mettant au premier plan la dignité humaine, les personnes concrètes et, en particulier, les plus démunis » s’inscrit dans la continuité des témoignages de saint François, de saint Paul VI (dans « Populorum Progressio ») et du Pape François (dans « Laudate Si »).
Dans l’évangile d’aujourd’hui, le Seigneur pointe du doigt les grands prêtres et les anciens, c’est-à-dire les leaders et sages qui doivent montrer l’exemple. Il les admoneste parce que, contre toute apparence, ils restent dans la posture, profitent de leur statut pour satisfaire leurs biens propres et ne contribuent pas au travail de sa vigne pour le bien de tous.
Aujourd’hui, leurs successeurs sont nos hommes politiques, nos dirigeants d’entreprises, nos intellectuels éclairés, nos leaders médiatiques, nos meilleurs scientifiques, tous ceux qui ont reçu une légitimité pour agir. Cet évangile s’adresse à eux. Travaillent-ils vraiment à la vigne du Seigneur ? Travaillent-ils vraiment pour la création ? N’avons-nous pas la conviction qu’ils se contentent
d’un « Oui » médiatique, comme d’un « Oui, Seigneur », et ne se préoccupent en réalité que de leurs intérêts immédiats sans se soucier que soient respectés ou réparés ceux des démunis, des déplacés, des exilés ; de façon plus globale, au mépris de ceux de notre planète bleue et de toute la création ?
Proclamons ensemble et partageons avec eux cet évangile. En ce qui nous concerne, ayons sur notre travail un regard qui soit en communion avec celui de Dieu pour en mesurer l’utilité et l’impact. En toute humilité, repentons-nous quand nous découvrons nos insuffisances, nos indifférences, nos démissions pour dessiner les chemins réels d’un développement durable et intégral. Le Seigneur aime les repentis quand ils se montrent actifs au travail dans sa vigne, au travail pour la « Maison Commune ». Amen