Cette semaine dans les textes de la liturgie dominicale, il est fortement question de prophétisme, mais surtout de son exclusivité. Avons-nous le monopole du prophétisme ?
Dans le livre des Nombres, deux hommes, Eldad et Medad, bien que choisis, n’étaient pas venus jusqu’à la Tente de la Rencontre. Ils se mettent à prophétiser comme ceux qui s’étaient déplacés. Josué les dénonce à Moïse. Il leur reproche un exercice illégal de prophétie !
Dans l’Evangile, ce sont des personnes qui n’appartiennent pas au groupe des disciples qui s’arrogent le droit d’expulser des démons au Nom de Jésus. Peu auparavant, les disciples s’étaient disputés pour savoir qui était le plus grand. Ils pensaient être les seuls titulaires du pouvoir de chasser les démons. Ils sont contrariés de voir des inconnus, chasser aussi les démons : une vraie concurrence déloyale et un « beau » péché de jalousie ! Le Christ les ramène à un peu plus d’humilité. Le démon est celui qui nous entraîne sur des chemins de perdition, loin de Dieu. Celui qui le chasse, ne peut pas être contre Jésus. Il ne faut pas empêcher celui qui agit au nom de Jésus.
Il fut un temps, pas si ancien, où l’on pensait que le pape, les évêques et les prêtres étaient les seuls à avoir le droit de parler de la part de Dieu. Que penser alors de l’onction du Saint Chrême, le jour de notre baptême, où le ministre de l’Eglise dit : « Tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète, et de roi. » Aujourd’hui, de nombreux chrétiens se forment pour exercer des responsabilités d’enseignement religieux, d’aumônerie de collège, de lycée ou d’hôpitaux, pour vivre leur vocation baptismale.
Il est aussi, extraordinaire de constater que l’Esprit est à l’œuvre, même en dehors de l’Eglise ! Il intervient dans le cœur de ceux qui appartiennent à une autre religion et de manière plus générale, dans le cœur de tous les hommes. Le Christ est venu pour sauver toute l’humanité.
Réjouissons-nous que de si nombreuses personnes soit inspirées par l’Esprit Saint pour proclamer la Bonne Nouvelle.
Patrick Bonnemaison, diacre