Le regard de Jésus sur ce qui l’entoure est très émouvant. Il est venu dans le monde, il est venu chez les siens, insiste le 4e Evangile. Par lui, tout a été fait, prolonge le credo. Pourtant, il y a de la fraîcheur dans ce regard. Une curiosité bienveillante qui voit, en des réalités très humbles, une ressemblance avec des vérités très hautes. Le semeur, la graine de moutarde, pour dire le royaume de Dieu, d’une façon simple qui se résume en un mot : la croissance. Une croissance silencieuse qui, si elle bénéficie des soins de l’homme, connaît sa propre loi, celle d’un développement silencieux, puissant, invisible au jour le jour, éclatant dans le résultat. Le royaume de Dieu est donc en croissance de cette manière-là, discrète et prometteuse, fragile et puissante. Nos soins sont attendus. Dieu a voulu qu’ils aient leur part dans la récolte. Rien ne se fait sans nous. Mais sans la montée de la sève pour les réalités de la nature, sans l’infusion de la grâce pour les réalités divines, rien n’est possible.
Une paroisse est un peu comme un champ. On y trouve de jeunes pousses et des vieux chênes. Il y a des saisons. En ce moment, c’est celle des étapes de l’initiation chrétienne, avec en particulier et tout bientôt les premières communions. Il y a des temps de jachère, les semailles, les moments de récolte. L’Evangile fait son travail secret dans les cœurs. L’Esprit Saint anime tout cela de sa vitalité créatrice. Mais c’est dans la discrétion, c’est de nuit ou c’est de jour, mais à l’œil nu, rien de spectaculaire n’apparaît. Là encore, le mot de croissance rend bien ce dont il s’agit. Là encore, nos soins sont requis. Là encore, rien ne serait possible sans Dieu, sans le Christ, sans le binage, l’ensemencement, l’irrigation, l’émondage qu’opèrent les sacrements. Nous sommes portés par cette croissance. Nous sommes les jardiniers du royaume de Dieu.
Père David Sendrez