Justes ou maudits ? Dignes de vivre ou condamnés à mourir ?
Evangile et lectures de ce dimanche nous parlent de l’Apocalypse, passage au monde à venir, moment où le Seigneur « séparera les hommes les uns des autres » (Mt 25, 32), passage à une vie éternelle ou à la mort définitive. le Fils de l’homme s’attend à ce que ce soit un moment d’incompréhension pour la multitude face au jugement des vivants et des morts : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? » (Mt 25,37),…, pour t’avoir fait du bien ou du mal ?
Voici plus de deux mille ans que personne n’a en effet revu le Seigneur. Seuls restent les témoignages des prophètes et des évangiles pour éclairer sur le retour du Christ et guider ceux qui croient en lui. Évangile et première lecture de ce dimanche forment une réponse comme par effet de miroir. Chez Ézéchiel, Dieu cherche inlassablement les brebis perdues, ramène, panse, rend des forces, garde et nourrit ses brebis ; tout ceci pour nous signifier que Dieu nous cherche, nous ramène, nous soigne, nous garde, reconstitue nos forces, subvient à nos besoins, alors même que nous pourrions rester inconscients de son action si directe sur notre vie comme les brebis elles-mêmes sont inconscientes de l’action du berger. Dans Saint Mathieu, le Seigneur juge nos actes. Il voit si nous donnons à manger, donnons à boire, accueillons l’étranger, vêtissons celui qui est nu, prenons soin du malade, visitons celui qui est en prison, c’est-à-dire qu’Il attend que nous restions attentifs à notre prochain et lui fassions, en quelque sorte, ce que le berger fait à ses brebis.
Les deux textes font écho l’un à l’autre : Dieu agit auprès des hommes, ses brebis, directement mais aussi par l’intermédiaire de chacun de nous. Il compte sur le charisme dont il nous a pourvus pour que nous démultiplions notre savoir-vivre auprès de tous, notre savoir-être et agissions fraternellement, solidairement, amoureusement.
Le Christ ne dit pas « laissons faire » comme nous dirions communément
« laissons faire le gouvernement, laissons faire le marché », non, le Christ nous demande d’agir concrètement et directement auprès de « l’un de ces plus petits », ceux que l’on ne voit peut-être pas parce que nous ne voulons pas les voir et, plus simplement, auprès de nos proches.
Accompagnons le Seigneur et agissons par Lui, pour Lui et en Lui, ici et maintenant ; mettons-nous au service des pauvres, malades, exilés ou captifs, des exclus et des invisibles. Tournons ainsi le dos à la mort éternelle et vivons dans la foi d’être bénis et reconnus comme Justes ! Amen.
Luc Martin, diacre permanent