Joyeux Noël !

« et lui-même, le Christ, sera la paix ! (Mi 5, 4a) »

 

Le soir et le jour de Noël sont, parmi tous les soirs de l’année, uniques.

Ce jour-là, les familles sont à nouveau réunies.

Ce jour-là, les épreuves semblent plus faciles à supporter.

Ce jour-là, les frontières ne sont plus des lieux de séparation, mais des lieux de rencontre.

Ce jour-là, tous les hommes, mêmes les plus distraits se souviennent de l’amour de Dieu.

 

On peut prétendre ne pas être concerné par Noël, cela ne tient pas face à la réalité de l’amour de Dieu rendu visible depuis Noël.

On peut même ne pas partager la foi chrétienne, cela ne suffit pas à ignorer totalement la grâce de Noël, comme en témoignent les devantures des commerces de nos villes ou les vœux que tous échangent.

Car le soir où le Christ est né, Dieu s’est rendu visible aux yeux des hommes pour la première fois depuis l’aube des temps. Et dès cette première « apparition », il montra aux hommes, à tous les hommes, qu’il les aime jusqu’à accepter de partager avec eux la même nature, commune à tous les hommes.

 

D’une certaine manière, qu’on le veuille ou non, qu’on le reconnaisse ou non, Noël concerne bien tous les hommes et donne à la paix du Christ de se déployer sur la terre.

Une anecdote figurant en bas de page des meilleurs livres d’histoire témoigne que l’avènement paisible du Christ ne peut être arrêté par aucune force au monde. Au petit matin du 25 décembre 1914 (il y a 110 ans exactement), au début de la grande guerre, alors que la rage de vaincre l’ennemi était encore à son paroxysme, près d’Ypres, des soldats entendent depuis les tranchées adverses un chant de Noël (Stille Nacht/Douce nuit/Silent Night) et joignent leur voix à celles des soldats ennemis. Lentement, les uns et les autres sortent des tranchées et se rencontrent au milieu d’un paysage dévasté par les obus. Lors de ce jour de Noël, les soldats ennemis fraternisent, jouent au ballon, oublient les motifs de la guerre et laissent la paix les envahir.

Naturellement, les états-majors avertis de cette « trêve de Noël » étouffèrent rapidement l’événement, détruisirent la plupart des photos en témoignant – sauf au Royaume-Uni -, et firent donner l’artillerie au plus vite afin de disperser les groupes ayant fraternisé : des hommes touchés par la grâce universelle du Christ-Jésus, le Prince de la Paix.

Père Sébastien WAEFFLER