Dieu a tant aimé le monde
En l’homme, nul bien, et en Dieu, jugement implacable ? Déportation à Babylone parce que l’iniquité du peuple a atteint son comble (1re lecture) ? Humanité condamnée parce qu’elle a préféré les ténèbres (Évangile) ? Si quelqu’œuvre bonne se rencontre, elle n’est que de Dieu seul (2e lecture) ?
Il est vrai que l’observation de certains moments de l’histoire collective, ou de certaines de nos opacités, peut conduire à dresser un monde mauvais en face d’un Dieu juge. Il est vrai que Dieu est Dieu. Il est vrai qu’il sonde les reins et les cœurs. Il est vrai que l’homme semble, plus qu’à son tour, choisir la destruction et l’égoïsme plutôt que la vie et la solidarité.
Pourtant, la révélation biblique ne nous laisse pas nous installer dans une vision en noir et blanc. Elle multiplie ce qu’une interprétation simpliste prend pour des anomalies. Le monde est créé par Dieu, il est bon, et l’interpréter comme un principe du mal en lutte contre Dieu est tout simplement contraire à la révélation. L’homme est ce que le Verbe a assumé pour toujours. L’histoire, même à Babylone, même en la personne d’un souverain païen (Cyrus) produit des fruits qui plaisent à Dieu. Dieu seul est bon ; précisément pour cela, ses créatures ne sauraient être étrangères à sa bonté. Aucun amour de Dieu, par conséquent, ne peut avoir pour zèle la haine du monde, car nul n’aime Dieu s’il n’aime son prochain (1 Jn 4,20).
Père David Sendrez