« De l’évêque à Rome…. »

« De l’évêque de Rome… »

 

Tout au long de son pontificat, François aura donné à l’Eglise un nouveau style d’exercice de l’autorité.

La question du « style » n’est ni anecdotique ni secondaire pour ce pape : moins dépendant d’une Eglise impériale, d’une Eglise constantinienne, la « révolution » franciscaine de Bergoglio a représenté une forme de « retour à l’Evangile », même si cette expression peut être controversée. L’Evangile du salut en Jésus-Christ comme clé d’interprétation de la Tradition : au fond, le retour à l’Evangile via le retour au concile Vatican II.

Mais ce pape du style est-il un pape du fond ? La forme pour « réformer » le fond ? Oui et non. Oui sur les finances du Vatican dès le début du pontificat ; oui, sur ses grandes encycliques dont « Laudato Si » fut sans doute la plus forte et la plus originale. Oui sur la « pyramide inversée », comme il se plaisait à le dire pour décrire l’Eglise : retour au sacerdoce baptismal au service d’une Eglise pour tous, inclusive et synodale : TODOS !

François nous aura enseigné que le Siège de Pierre est tout autant celui de Paul, vers la mission. Il aura montré le chemin en nous laissant le soin de la fécondité concrète dans le cadre d’une Eglise décentralisée.

Verre à moitié plein ? Par-delà les grands textes et les grandes déclarations synodales, si les Eglises locales ne se mobilisent pas pour décider ce qu’il leur revient de décider, le soufflet risque de retomber, de sorte que l’on se souviendra du pontificat bergoglien comme d’un « moment favorable » peu exploité….

Les superstructures ont dans leur nature de vite retrouver le statu quo ante.

 

 Laurent LEMOINE

Vicaire