En parcourant les quatre évangiles des dimanches de l’Avent, on peut être frappé par le fait qu’ils se situent à rebours de l’ordre chronologique.
Ils commencent par l’évocation des temps derniers, puis évoquent saint Jean-Baptiste et sa prédication puis enfin sa conception et la rencontre avec Jésus “in utero”. A partir de Noël, commence une histoire, celle de Jésus qui cette fois est dans le sens chronologique.
Pourquoi cette curieuse ordonnance des textes liturgiques ? Ordonnance que la liturgie partage avec le calendrier chrétien, en comptant les années à partir de l’Incarnation. Ils placent tout simplement la naissance de Jésus au centre de l’histoire. Ainsi, le sens de l’histoire humaine n’est-il plus à chercher dans son origine chronologique.
La vie humaine à son commencement il y a 1 ou 2 millions d’années ne nous apprendra pas beaucoup sur le sens de notre existence. Tout du moins dans la pensée chrétienne. Nous trouverons cette finalité au cœur de l’histoire, dans la personne unique de Jésus, à la fois pleinement Dieu et homme, sans mélange ni séparation.
Comment cela est-il possible ? Précisément à cause de la double nature du Christ. De par son humanité authentique, semblable en tout à la nôtre, Il est pleinement dans l’histoire. De par sa divinité, il embrasse toute l’histoire. Il est l’Alpha et l’Oméga. Au-delà du temps, et présent à tous les temps. De sorte que notre futur, l’homme nouveau dans la résurrection, nous est rendu présent par la figure humaine et temporelle de Jésus. Mais aussi notre origine. Car dès avant la fondation du monde, le Fils éternel du Père avait été promis à l’union définitive et éternelle avec l’humanité. Ainsi s’accomplirait admirablement et au-delà de tout, la création de l’Homme à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Père Arnaud Gautier