Le juste éprouvé

LE JUSTE ÉPROUVÉ

 Près d’un siècle avant la Passion du Christ, le livre de la Sagesse prophétise avec une précision étonnante les événements qui vont conduire Jésus de Nazareth à la mort en croix.

« Si le Juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui ».

Cette mort est une épreuve au double sens du terme : une souffrance évidente et un ‘test’ de la vérité de ce que Jésus a annoncé à ses disciples : « Ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera ».

Les disciples ne comprennent pas ces paroles, pour deux raisons au moins : si Jésus est vraiment le Messie, il est inconcevable qu’il soit maltraité et soumis à une mort infâme ; et que signifie « ressusciter ». Personne jusqu’alors, n’a fait l’expérience de rencontrer un ‘ressuscité’.

Mais l’évangile nous révèle une autre raison de l’incompréhension des disciples : ils sont préoccupés par tout autre chose que l’accueil de l’annonce que fait Jésus : ‘qui est le plus grand parmi eux ?’.

Jésus leur donne alors une leçon concrète en plaçant un enfant au milieu d’eux, à une époque où la société n’estimait pas les enfants. Plus paradoxal encore : Jésus ose s’identifier à un enfant ! Accueillir un enfant au nom de Jésus, c’est l’accueillir lui-même, et plus encore, en l’accueillant lui, Jésus, c’est accueillir Celui qui l’a envoyé : son Père !

Cette scène évangélique est capitale pour nous faire entrer dans le mystère du salut que vient nous offrir Jésus de Nazareth : il nous importe d’accueillir le don inouï que Dieu nous fait en la personne du Fils unique en devenant, comme Lui, les serviteurs de tous.

 

Père Claude Bressolette