La Fête de Pâques n’est-elle pas la chance, ou mieux, la grâce à saisir pour un renouveau de notre vie chrétienne ?
En principe, oui ; en réalité, nous répétons si souvent les mœurs anciennes, comme si des séquelles persistantes nous aliénaient encore… Pire, parfois : nous remettons au goût du jour des pratiques que l’on pensait abandonnées, comme la guerre en Europe, ou l’usure démocratique que d’aucuns ont une envie ardente de remplacer par le retour à l’ordre, si commode pour éviter de penser et de vivre librement.
Je doute que la personne humaine soit si attachée que cela à la liberté. Prisonnière de sa psychè, accrochée au mal que l’on s’inflige, ou que l’on inflige à autrui, ces « vieux vêtements » nous sont au moins connus, ces « vieilles outres », nous trouvons toujours le moyen de nous fournir à leur poison.
Pourtant Pâques pointe vers un autre choix, un autre avenir, une terre inconnue, qui consent au nomadisme de celui qui a le courage de chercher encore où vit le Maître. Jésus est un Maître sans disciples, comme l’écrivait Maurice Bellet. Le Ressuscité nous appelle « amis », et nous appelle à l’amitié comme perfection de la charité. Alléluia !
Père Laurent Lemoine